(Bien lire que Zelensky n'est pas en route pour Ankara, selon l'ambassade)
Le président ukrainien Volodimir Zelensky va se rendre cette semaine à Ankara, a dit mardi l'ambassade d'Ukraine en Turquie, avant de participer à d'éventuelles négociations à Istanbul sur la paix en Ukraine si Vladimir Poutine est également présent.
Le président ukrainien a déclaré à des journalistes qu'il comptait s'entretenir avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et il a insisté pour s'entretenir en tête-à-tête avec le président russe.
La Russie a elle-même proposé la tenue de négociations directes jeudi à Istanbul, mais après le refus de Moscou d'accepter l'offre d'un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours avancée par l'Ukraine et ses alliés européens, Kyiv a fait monter les enchères en exigeant que les pourparlers se tiennent au niveau des chefs d'Etat.
"Absolument tout en Russie" dépend de Vladimir Poutine, a dit Volodimir Zelensky pour justifier sa demande. "S'il décide de se dire prêt à un cessez-le-feu, cela ouvrira la voie à des discussions sur tous les éléments pour mettre fin à la guerre", a-t-il dit tout en ajoutant que le président russe redoutait ces pourparlers directs avec lui.
Le président américain Donald Trump, qui s'est dit prêt à se rendre en personne sur les rives du Bosphore, va y dépêcher ses principaux émissaires, Steve Witkoff et Keith Kellogg, selon trois sources au fait du dossier.
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio va également se rendre en Turquie, a annoncé Donald Trump en marge de sa visite en Arabie saoudite.
Un responsable américain a cependant dit ne pas savoir si la Russie enverrait finalement un représentant à Istanbul, alors que Vladimir Poutine, qui conteste la légitimité de Volodimir Zelensky, n'a donné aucune indication de vouloir participer aux pourparlers.
Interrogé mardi à ce sujet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu que Moscou dévoilerait la composition de la délégation russe "dès que le président le jugera opportun".
"Le président Zelensky ne rencontrera aucun représentant russe à Istanbul en dehors de M. Poutine", a déclaré pour sa part à Reuters Mykhaïlo Podolyak, principal conseiller du président ukrainien.
Pour Kyiv comme pour Moscou, l'enjeu est de montrer à Donald Trump qu'ils ne constituent pas un obstacle à la paix, bien que les deux pays ne soient d'accord sur rien. La Russie exige en préalable à toute discussion que l'Ukraine renonce à l'ensemble des territoires qu'elle occupe ainsi qu'à une future adhésion à l'Otan, tandis que Kyiv considère qu'il n'est pas possible de négocier tant que les combats continuent.
Washington espère que Moscou finira par accepter un cessez-le-feu total de 30 jours, a déclaré à Reuters un responsable américain, alors que les États-Unis et l'Union européenne brandissent dans le cas contraire la menace de nouvelles sanctions économiques.
(Bureaux de Reuters à Kyiv, Moscou et Washington, rédigé par Elizabeth Piper et Timothy Heritage; version française Tangi Salaün et Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)
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